Haïti, un pays kidnappé par son propre État – AZ-INFOS
Une vague meurtrière balaie cruellement les côtes haïtiennes ces derniers mois. De nombreux citoyens enlevés, maltraités et tués, le kidnapping trouve aisément place dans notre salon, ou du moins dans les plus hautes sphères de l’État. Nous ne savons à quel saint nous vouer, car nous, haïtiens, sommes des poussins abandonnés à la quête vorace de malfinis (faucons) protégés et assurés dans leur cruauté par l’État. Par-delà, y a-t-il une plus grande forme de prise d’otages que celle causée par l’État lui-même à son peuple ?
Et les constitutionnalistes, et les hommes au Pouvoir ou à bord savent pertinemment que le mandat présidentiel de Jovenel Moïse a déjà touché à sa fin depuis le 07 février dernier, selon les dispositions de l’article 134-2 de la constitution haïtienne en vigueur. Cependant, force est de constater que l’ancien patron d’Agritrans ne fait que s’accrocher à la tête du pays alors que la population haïtienne fait face à une crise généralisée sans appel.
Sourds, aveugles et assassins déterminés, Jovenel Moïse et sa bande ne parlent que de référendum et d’élections malgré le désaccord manifesté du peuple haïtien dans son ensemble. Ils veulent se tailler une belle vitrine en acier pour aller vivre et déguster les biens et fonds publics dilapidés sans que la justice ne puisse leur poser des questions, même à la longue. Des idées viles, chimériques et non avenues, car leur funeste plan est déjà remarqué.
Entre autres, on se souviendra pendant longtemps de cette phrase de l’éminent constitutionnaliste, Monferrier Dorval, lâchement assassiné peu de temps après l’avoir lâchée : « Le pays n’est ni administré, ni dirigé « . Des propos qui résonnent encore de façon assourdissante dans notre subconscient. Le pays est tout simplement kidnappé par des femmes et hommes qu’il croyait pouvoir mener à bien sa barque.
Aujourd’hui, jeudi 15 avril 2021, si des entreprises privées, des écoles et autres corporations décident de se solidariser avec l’église catholique dans son mouvement contre l’insécurité et l’enlèvement, c’est une preuve que l’âme haïtienne survit encore. Néanmoins, il fallait que ce mouvement eût pris place bien avant surtout après les massacres en veux-tu, en voilà à Bel-Air, où le dernier en date a fait état d’environ 13 morts, selon des rapports du Réseau National de la Défense des Droits Humains (RNDDH).
Déjà cinq gouvernements avec des vautours venant de loin et de près pour partager le butin avec Jovenel Moïse sous le sang de citoyens paisibles, d’entrepreneurs et d’autres. Ministres de chiens, ministres de chats, aucun ministre pour s’occuper de la cause haïtienne. Est-ce réellement la terre qui a vu naître et grandir Jean-Jacques Dessalines qui a germé ces monstres au visage humain ?
Haïti devrait être cette terre où le kidnapping est à jamais banni, vu l’éclat de la bataille menée et gagnée haut la main par nos ancêtres contre les prises d’otages de toute sorte. Mais, ce que nous campent dirigeants et autres chenapans va de sens contraire à notre histoire qui, jusque-là, reste l’une des plus séduisantes qui soient sur la tablette de l’humanité.
Disons NON au kidnapping sous toutes ses formes. Que la paix et le calme reviennent ! Qu’Haïti retrouve sa terre nourricière, la LIBERTÉ, dans son sens le plus profond !
Mes civilités
Chrismann Jean-Jacques TOUSSAINT
t.chrismann05@gmail.com