L’ONU préoccupée par le référendum et les élections en Haïti – AZ-INFOS
Le 16 juin 2021, le secrétaire général de l’Organisation des Nations-Unies, Antonio Guterres, a dressé un rapport mitigé devant le Conseil de sécurité de l’ONU sur Haïti.
Autour de la question de référendum de Jovenel Moïse et des éventuelles élections à venir, le constat est plus que douteux. Le secrétaire estime qu’il sera compliqué d’arriver à ces fins sans un accord préalable entre les forces politiques du pays.
En effet, M. Guterres est surtout préoccupé par les menaces tendant à retarder ou même annuler la tenue des élections locales, législatives et présidentielles. Il invite les autorités à revoir leur plan concernant les modifications à apporter à la constitution de 1987.
En outre, ce projet ne fait que diviser des têtes de pont de la politique haïtienne. Après son travail, le Comité consultatif indépendant avait rendu public le texte de l’avant-projet autour de la nouvelle constitution au début du mois de février. Où il est prévu un parlement avec une seule chambre (celle des députés) et un Exécutif avec un président et un vice-président élus au suffrage universel. Des dispositions rejetées d’un revers de main par les secteurs clés de la politique haïtienne. Selon le rapport du secrétaire général de l’ONU.
Plus loin, il a attiré l’attention du Conseil sur le malaise de plus d’un en ce qui a trait aux privilèges mirobolants reconnus aux présidents et aux ministres après l’exercice de leur fonction. Une immunité qui frise le non-sens.
Encore, M. Guterres a mis l’accent sur le fait que les activités prévues tendant à vulgariser ce projet n’ont pu avoir lieu que dans trois (3) des dix (10) régions du pays. Les membres ont été à chaque fois pourchassés par les populations concernées. Et, le comportement de la diaspora haïtienne n’était pas différent face à ce projet plus que jamais contesté. Le tout met en retard et même en péril le processus électoral visé pour la fin de l’année 2021.
Plus loin, le portugais a fait savoir que même le chef du parti politique « PHTk » d’où est issu Jovenel Moïse ne voit pas la faisabilité d’un tel projet. De ce fait, il a invité son protégé à faire marche arrière sur cette affaire tant houleuse.
Pour finir, le secrétaire général a assuré que l’ONU aura toujours un œil vigilant sur le chantier de la réforme constitutionnelle en Haïti. Et a fait remarquer que les 33 millions de dollars américains alloués au référendum sont gérés par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
Il faut souligner que la tenue du référendum prévu dans un premier temps pour la 27 juin 2021 a été reportée sine die par Jovenel Moïse et son équipe, prétextant de la montée des cas de covid19 en Haïti.
Par-delà, avec une telle hostilité de la population haïtienne face à ce projet, jugé bidon, n’est-ce pas tout carrément galvauder du temps et envoyer de l’argent par la fenêtre au sein d’un pays où la majeure partie de sa population vit dans la crasse ?
Chrismann Jean-Jacques TOUSSAINT
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