Changement d’années : entre douleurs et espoir en Haïti – AZ-INFOS

Si 2020 a été une année de combats partout à travers le monde contre la pandémie de COVID-19, cependant, la situation en Haïti a été marquée de préférence par une conjoncture socio-politique on ne peut plus difficile. L’entrée en jeu de 2021 a redonné de l’espoir dans les cœurs, surtout, ceux dont la pandémie a complètement chamboulé leurs précieuses routines quotidiennes. Sur la terre de Dessalines, c’était difficile de dire avec quel sentiment les gens allaient accueillir l’année de 2021. L’horizon s’annonçait d’une couleur grise ! Mais comme il est de nature à espérer un changement à chaque nouvelle année donc il était bel et bien probable que beaucoup ont eu la grande espérance que l’année 2021 allait être différente de 2020.
Ceux qui espéraient que l’année 2021 serait différente de 2020 sont totalement surpris par cette différence, car 2021 a été une année de tous les maux pour notre chère nation. Les crises sociopolitiques n’ont fait qu’empirer: les dirigeants politiques sont devenus des loups beaucoup plus affamés de pouvoir. Ceux qui se disaient amis, défenseurs et avocats du peuple qui critiquaient le comportement de l’ancien régime agissent de la même manière. Et d’un autre côté les grands manitous de l’ancien régime qui ne respectaient pas les lois de la République sont maintenant ceux criant au grand scandale. La faim ravage tout un peuple alors qu’on n’est pas en guerre. Les villes, vecteurs de développement, ne sont nullement bien gérées hormis Delmas avec Wilson Jeudi. Il n’y a pas de mots pour décrire l’environnement sécuritaire car le pays est devenu un champ de mines où personne n’est à l’abri et qu’à tout moment il peut y avoir une explosion. Les assassinats et kidnappings sont de l’ordre journalier alors que les autorités étatiques ne cessent de rappeler qu’ils ont un « plan » ou cette phrase fatidique, « Mwen pase lapolis la lòd » mais toujours « nad marinad ». Au fait, le président a lui-même été victime de la machine de l’insécurité qu’il n’a pas pu ou n’a pas voulu contrôler… La République est devenue une république de bla bla bla bla bla pendant que la nation meurt.
Parler de l’économie haïtienne est devenu un jeu d’enfant, on peut tous voir comment et à quel point notre économie est à la dérive et nos chers dirigeants ne peuvent plus voiler la face, ils sont incapables et impuissants. Pendant des mois nous pratiquons une politique fiscale et monétaire visant à renflouer le marché de dollars dans le but de stabiliser la gourde alors qu’en réalité cette politique devrait être une politique d’exception. Les prix des produits de premières nécessités grimpent rapidement et les gens ne peuvent subvenir à leurs besoins parce qu’ils n’ont pas de pouvoir d’achat. À part les catastrophes naturelles, Haïti est aussi un pays confronté à des crises journalières: si ce n’est pas la rareté de l’électricité, l’eau c’est le carburant. En fait, 2021 nous a montré que s’il y a pas une crise au moins tous les trois mois ce n’est pas Haïti.
Avec un taux de criminalité élevé, la continuation de déportation massive des Haïtiens(ce qui ne devrait pas être un problème dans le meilleur des mondes), absence de production nationale, une décroissance économique, et une crise politique perpétuelle pour citer que ceux-là, ces faits nous indiquent que l’année 2022 ne sera pas meilleure que 2021. Tout de même, nous osons malgré tout de rêver et aussi de travailler afin de contredire tous pronostics. À vous, chers lecteurs, merci de nous être fidèles durant cette annus horribilis qu’a vécu notre chère petite île. On vous souhaite à tous de redoubler d’efforts et de courage afin d’affronter cette nouvelle année.
Stenley Mondestin