Faut-il renommer la crise haïtienne ? – AZ-INFOS

Le pays se perd dans des situations de trouble depuis très longtemps. Pas un jour ni une heure sans qu’on enregistre des nouvelles fracassantes. Les malheurs viennent d’horizons divers. Dans la politique, l’économie et le social; rien ne va. Pour parler de cette réalité merdique, on emprunte souvent un raccourci. On parle de la crise haïtienne. Dans son livre intitulé » L’évantail d’histoire vivante d’Haïti« , l’éminent professeur Leslie François Manigat, a défini la crise comme un moment privilégié dans l’histoire d’un peuple. Lequel moment permettra à celui-ci de se redresser face à un mal-être.
Une crise est cet agent intriguant, qui par la suite favorisera un dénouement heureux. Donc, elle est passagère. Chez nous, c’est tout le contraire. Nos déboires se perdurent. Aucun plan de redressement n’a été adopté et exécuté. Nous pataugeons dans la même et vieille réalité qui semble coller à notre être. Les années passent et se ressemblent. La vie perd son sens, l’espoir semble être abattu et la descente efreinée aux enfers continue. Ainsi va la république. Pourtant, cela n’empêche à certains de parler de crise ce qui enflamme les débats entre deux (2) positions contraires.
Vers une république accolée à une crise multidimensionnelle
Depuis des lustres pour ne pas dire dès lendemain de l’assassinat de l’Empereur Jean-Jacques Dessalines, le pays fait face à de nombreux problèmes d’ordre systémique et conjoncturel. Le népotisme, le chômage, l’inflation, l’assassinat, entre autres. Leur consistance en fait une crise. Connus de tous, rien n’est jamais fait alors que la société tombe en décrépitude, en dégénérescence. C’est l’image d’une société aphasique et moribonde. Une société qui peine à retrouver ses bonnes mœurs en l’occurence l’entraide, le partage, l’hospitalité et l’empathie. Nous nous obstinons à commettre les mêmes erreurs. Nous agissons contre nous-mêmes. La crise ne s’interrompt jamais. Sa récurrence est sans égal quoiqu’il y ait quelques exemples de crises dans l’histoire universelle dont la plus célèbre, le crash boursier.
En octobre 1929, l’économie États-unienne a sauvagement été touchée. Pour plusieurs, c’est la crise du siècle en raison de ses retombées mondiales. Pour contenir le train, le président d’alors, Franklin Delano Roosevelt a adopté le New deal. Une politique économique impliquant des mesures comme la dévaluation du dollard afin de faciliter l’exportation, la prise en charge de l’agriculture, le plan social pour aider les vieillards et les chômeurs, etc. Ces mesures ont permis la sortie du pays avant de toucher le chaos.
Tandis qu’en Haïti, une simple mésentente crée un conflit; de ce conflit arrive une crise, qui elle se pérennise. Nous sommes incapables de faire preuve d’adaptation et de réadaptation pour retourner en notre faveur une situation défavorable. On préfère s’entretuer et se déchirer. Chacun pour soi et pour sa bande. Quelle honte !
Pendant ce temps-là, le pays meurt au vu et au su de ceux-là qui se disent dirigeants. Happée par la corruption, l’insécurité, l’insalubrité et l’appât de gain des politiques et de l’oligarchie, cette terre mère de la liberté et qui s’est fait abri de tous les femmes et hommes indépendamment de la couleur de leur peau, est devenue la risée du monde. La poubelle des impérialistes.
Crise haïtienne : emploi abusif ou sensé ?
Comme on l’avait susmentionné, si une crise est génératrice d’un mal-être, c’est encore par elle que viendra le renouveau. Mais, celle d’Haïti est permanente. Quel paradoxe !
C’est ironique pourrait-on dire. Ce pays est une usine de crise à profusion. Une crise dissimule une autre pour ensuite se rencontrer et dynamiter la toile. Le bain de sang se poursuit à longueur de la journée sous les regards passifs et complices des politiciens. Les cas d’enlèvement ont atteint son culminant. La réouverture des classes devient de plus en plus compliquée pour les parents. Les gangs gagnent en territoires et terrorisent la population. La vie est désacralisée. Rien ne va plus !
Alors pouvons-nous qualifier de crise la rareté du carburant quand nous savons qu’elle ait été provoquée par un groupuscule? Pouvons-nous parler de crise quand c’est récurrent ? Quand il y a une volonté manifeste pour en arriver là ?
Toutefois, le problème est bien plus préoccupant qu’une simple appellation. Le problème est l’exclusion et la disqualification sociale que subissent les citoyens venant des ghéttos. Les immondices jonchant les rues de la zone métropolitaine. Le pouvoir d’achat qui se refroidit. Le dollard américain qui ridiculise la gourde, la monnaie nationale. Les balles perdues qui attrapent les gens à l’intérieur même de leurs taudis. Le commerce d’armes et de munitions pour tuer nos concitoyens. Ç’aurait été une liste interminable. Vivre ce n’est pas ainsi et comme a dit l’autre ,il faut que quelque chose change dans ce pays.
Faut-il encore espérer après plus de deux (2) siècles ? Oui. Car il existe forcément des femmes et des hommes portant dans leur cœur ce pays et qui, arrivés à la tête du pouvoir, sauront mieux faire.
Peut-être qu’un jour la honte et la gêne nous fouettraient l’orgueil afin de comprendre que nous avons en commun un héritage. Par conséquent, il est de notre responsabilité de le protéger, de l’aimer et de conjuguer nos forces et nos savoirs pour lui sortir de ce gouffre infernal, englué par les pires des imperfections.
𝐽𝑒𝑎𝑛 𝐴𝑚𝑜𝑟𝑠𝑒 𝐽𝑂𝑆𝐸𝑃𝐻
Une Très Belle Réflexion, Y’a Beaucoup De Profondeur
En Ce Moment On Est Près Du Chaos, Si C’est Pas Déjà Le Cas, Espérons Qu’ils Ns Restent Des Citoyens Avisés, Compétents Et Conséquents Pour Redresser La Barre De Notre Pays.
Très beau texte, félicitations !!!
Le chaos, on y est déjà…
Espérons qu’un jour le soleil brillera sur notre chère Haïti.
Espérons qu’un jour nous aurons des dirigeants “Haïtiens”.
Espérons qu’un jour les Haïtiens se réveilleront de leur sommeil pour reprendre leur liberté.
Good job mon frère j’apprécie énormément ton travail