Si dans la conception initiale, l’être humain n’était point une question de couleur, mais celle dite Eurocentriste en a fait un critère primordial. En effet, pendant quatre siècles, des hommes ont fait irruption sur certains territoires et ont utilisé la force pour les piller, les souiller et les vandaliser. Ils ont été d’une violence extrême jusqu’à mettre en place un système basé sur l’esclavage, symbole de la négation de la liberté et du non-droit. Leur violence fut incomparable, sordide et monstrueuse.

Par elle, ils ont infligé une souffrance indescriptible et ont mis fin à la vie des milliers de citoyens considérés comme des damnés, des bêtes à visage humain,des barbares et de tous les noms desquels on ne peut extraire que de l’insignifiance.

Au fait, brulures, bastonnades, injures, moqueries, gifles, imputation d’un organe ou d’une partie du corps, ces hommes et ces femmes ont passé par la pire stupidité de l’humanité ainsi que par la souffrance la plus aiguë parce qu’ils avaient la peau foncée et les cheveux crépus. Environ quatre siècles de carnage, d’ethnocide et de travaux forcés pour les noirs, pour ceux et celles d’origines Africaines.

Ce système n’avait pas seulement les armes, mais il a été ceinturé par les manœuvres éhontées de la religion qui fut le socle même en baptisant les noirs à partir des discours fagotés de toutes pièces dont le but était de parvenir à l’exploitation des patrimoines matériels et immatériels et à la domination linguistique et culturelle. Il pouvait aussi compter sur quelques scientifiques pour son maintien. Et les médias qui véhiculaient les discours crapulocrates afin de pérenniser le mal.

Malgré tout cela, ils n’ont pas pu ôter l’âme de la liberté des opprimés. Comme le phoenix, un soir ils allaient renaître de leurs cendres. Traqués, tués, mais le tronc de l’arbre était déjà bien trop profond.

Comme le soleil qui se cherche dans un tunnel, la lumière qui tend à réapparaître après une étendue d’obscurité, une flamme qui s’est offerte au temps pour qu’il retrouve sa bonne humeur, ainsi vient un homme, une légende, un battant, un passionné de la vie et de la liberté pour tous, le héros de toute une race. Ainsi vient Jean-Jacques Dessalines.

Le natif de la grande rivière du nord, Jean-Jacques Dessalines, a connu toutes les extrémités. Passé d’esclave à Empereur, le détour fut magnifique. Pour y arriver ,il a dû se battre à corps perdu. Son objectif était d’avoir un espace où chacun pouvait vivre sous l’égide de la loi. Il n’était pas motivé par les richesses qu’il pouvait amasser mais par l’envie de voir l’espèce humaine épanouie.

Dessalines s’est inscrit à la sauvegarde de la dignité humaine, son respect et ses droits. Ses actions étaient en avance sur son époque. Il a dicté la voix à l’humanité entière. Celle qui mène à l’épanouissement de l’être humain indépendamment de la couleur de sa peau, à la bienséance, à la décence ,au partage rationnel, à la méritocratie et à la justice.

Jean Jacques Dessalines, un nom qui insuffle l’espoir, la bravoure, l’amour fraternel. Ce nom qui secouait les fondements de la colonisation, qui n’en finissait pas de faire couler d’encres. Ils étaient tous mus en le regardant. L’ on se demandait comment des va-nu-pieds sont-ils arrivés à défier le colonialisme avec toutes ses armes et tous ses théoriciens. Pourtant c’était plutôt simple. La mort ne faisait plus peur. Pour se libérer et libérer les autres, aller la trouver était même envisageable et d’une condition qu’on ne pouvait passer outre. Car il fallait l’affronter  pour avoir accès à la vie d’aujourd’hui. Une vie où les noirs ont leur place dans la structure sociale. Où ils peuvent s’exprimer librement . Une vie qui ne dépend pas des colons.

La terre a eu raison de sortir sa virtuosité, Dessalines. Des raisons que l’humanité ignorait. Brave , généreux, ample, serviteur, il fut le sens même du sacrifice. La rigueur qui s’est fait chair. Le prototype parfait prouvant que la race noire est capable de grands exploits et que tous les discours contraires sont des baratins. Quoi que sa bataille ne fût pas à l’encontre d’une race, de la morphologie ou de la couleur de peau. C’est pourquoi il voulait que la terre d’Haïti soit un abri pour tous les fils de la planète pris en otage par les impérialistes.

Aujourd’hui, ces derniers revêtent de nouvelles formes, le néocolonialisme. Ils se sont réinventés pour continuer leur domination et leur exploitation outrancière. C’est pourquoi ils essaient de ternir l’image de l’Empereur en utilisant des ennemis de l’intérieur mettant dans un sale état tout ce qui porte le nom de l’Empereur. Alors il revient à nous de comprendre et de faire face à cette politique meurtrière qui a causé l’assassinat de notre libérateur, le héros de toute une race.

Il est donc d’une extrême urgence de nous ressourcer avec les idéaux de ce grand homme pour regagner notre souveraineté et retourner la face de notre chère patrie, Haïti Chérie.

𝐽𝑒𝑎𝑛 𝐴𝑚𝑜𝑟𝑠𝑒 𝐽𝑂𝑆𝐸𝑃𝐻