Haïti, le pays où l’école est portée disparue – AZ-INFOS

Nous sommes le 24 ocobre, l’école ne répond toujours pas à l’appel. Elle est mise en déroute depuis plusieurs années en Haïti. Mais, la situation a empiré ces derniers jours puisque aucune des deux dates prévues pour la rentrée des classes, 3 septembre et 3 octobre, n’est tenue. Elle est plongée dans un coma qui inquiète plus d’un. Pourtant, le gouvernement tourne comme si tout allait sur des manèges. « Tout est globalement sous contrôle », avait récemment déclaré ministre Jean-Victor Généus devant les tribunes des Nations Unies. Des déclarations à l’emporte-pièce pour continuer leur sale besogne à la tête d’un pays où tout roule dans une boue aussi puante qu’épaisse.

Premier ministre, ministre de l’éducation, ministre de la culture…, personne ne semble être touché de la non-reprise des activités scolaires alors qu’on est déjà à l’approche du mois de novembre. Preuve que la situation va de mal en pis. Haïti continue à plonger dans un abyssal abîme de crise de bon sens. Comme pour nous dire que la crise n’est pas uniquement d’essence.

La situation est encore plus préoccupante dans la mesure où chacun se lève le petit doigt pour la reprise des activités de son propre secteur, mais l’école est restée recroquevillée dans sa somnolence, son petit, son silence, non son absence. Personne pour lui redonner sa force de jadis. Une force qui nous a pourtant permis de dénicher des têtes comme Anténor Firmin et Leslie François Manigat.

Certes l’école a perdu ses lettres de noblesse en Haïti ces derniers temps par le laxisme des dirigeants quant à la standardisation de ce secteur clé. Cependant, on ne peut jeter le bébé avec l’eau du bain. De grandes réformes se révèlent nécessaires, mais passer croix rouge sur l’école n’est pas envisageable.

S’il est vrai que ce système éducatif nous a donné des énergumènes qui se taillent comme les vrais obstacles à l’avancement du pays, mais cela ne doit nous pousser à fermer les yeux sur ce tumulte qui ronronne le malheur aux oreilles de nos tendres enfants. Il n’y a pas que les bandits qui nous entraînent dans la terreur, le silence de l’école nous provoque autant de dégâts.

Il est clair aujourd’hui ce qui intéresse au premier ministre Ariel Henry et ses vieux chiens de garde, c’est de mettre sur pied toute manœuvre pouvant lui permettre de consolider son pouvoir. Quel pouvoir ? Illégitime comme lui seul, mais pour l’international, il est un élément incontournable dans son éternelle main mise sur le pays. On ne peut envisager transition sans lui, il joue bien le jeu des ennemis d’Haïti. La non tenue jusqu’à présent des activités scolaires doit leur être une pimpante victoire.

Les parents ne sont pas contents, mais vu les prix des transports publics après l’arrêt de la subvention des produits pétroliers, les prix effarants des écoles, ils restent dans leur silence, espérant une issue qui leur sera profitable. L’État est occupé à l’idée de faire plus d’entrées dans ses caisses toujours vides, les conditions infrahumaines de la population ne troublent pas son si doux sommeil. Tout par et pour le remplissage de leurs poches, pardon, des caisses de l’État.

En effet, quelle que soit la décision à prendre, l’école ne doit être mise de côté. Il faut sauver ce soldat sans lequel aucune victoire n’est envisageable pour le pays et son devenir. Oui, une autre école, oui une autre qualité d’éducation, oui et surtout oui, l’ÉCOLE ! Victor Hugo a martelé : « Celui qui ouvre une porte d’école, ferme une prison », alors, ferme-t-on les portes des écoles pour faire d’Haïti une prison définitivement déclarée et patentée ?

Vive Haïti ! Vive la liberté ! Vive l’École !

𝐶𝒉𝑟𝑖𝑠𝑚𝑎𝑛𝑛 𝐽𝑒𝑎𝑛-𝐽𝑎𝑐𝑞𝑢𝑒𝑠 𝑇𝑂𝑈𝑆𝑆𝐴𝐼𝑁𝑇

2 Commentaires

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s