Contre toute espérance, la commune de Cité Soleil a choisi d’emprunter la voie de la paix au lieu de celle de la violence. Le samedi 5 novembre 2022, des leaders et des organismes de la société civile, représentant les trente-quatre quartiers et les deux sections communales de la Cité ont paraphé un Accord de paix. Ce qui devra conduire à la résolution de la crise humanitaire et mettre Cité Soleil sur la voie de la pacification garante du développement durable.

Le samedi 5 novembre, aux yeux du monde entier et sous les feux des projecteurs de la presse, Cité Soleil a posé un acte significatif, prouvant aux yeux de tous qu’elle est au bord de sa résurrection symbolique. C’est dans cette perspective que plus de 60 acteurs: des personnalités publiques, anciens maires, autorités actuelles, des représentants des organismes de la société civile, tous, notables des 34 quartiers des deux sections communales de Cité Soleil et des représentants d’autres secteurs clés de la société, ont signé un « Accord de Paix ».

Les résultats de cet accord seront de court, de moyen et de long terme. Sur une période expérimentale de trente jours, ils devront, non seulement faciliter la réouverture des écoles, conduire au déblocage de la route des terminales de Varreux, mais aussi engager un processus de paix, de réconciliation, de reconstruction et de progrès socio-économique. Ils mettront sans doute un terme aux tueries, aux violences, aux viols et aux enlèvements qui traumatisent la cité.

L’aboutissement à la signature de cet accord est l’œuvre de plusieurs leaders et organismes de la société civile dont l’Initiative citoyenne pour le changement de Cité Soleil (ICCS) et d’autres organisations partenaires comme la Vision pour Haïti et pour le monde (VIHAMO), la Samaritan’s Purse, qui ont lancé depuis plusieurs semaines, une série de dialogue communautaire autour du thème : « SITE SOLÈY NAN DYALÒG ».

Ces acteurs sont convaincus que seul un dialogue communautaire franc et sincère arrivera à freiner les interminables scènes de violences, à pacifier la Cité et à permettre d’établir un véritable projet de développement durable.

En ce sens, les acteurs concernés considèrent l’accord comme un acte qui cristallise leur désir de convertir la Cité en une communauté humaine où le vivre ensemble devient un mode de vie. Aussi, les leaders n’ont-ils de cesse de proclamer combien il est primordial pour tous les habitants de la Cité de rompre avec son passé tragique, caractérisé par la violence, le viol et l’affrontement de gangs rivaux. Le temps est venu, disent-ils, de voir la réalité autrement en emboîtant le pas vers le progrès et le développement durable que seule la paix peut garantir. Ils s’engagent donc à s’investir corps et âme pour que les clauses de cet accord ne demeurent pas lettre morte, mais qu’ils constituent désormais ce pacte de convivialité inviolable qui servira de guide aux 34 quartiers et aux deux sections communales rivaux de la Cité Soleil.

Toutefois, parvenir au respect des pactes de cet accord exige un effort considérable de la part de chaque acteur concerné, un dépassement qui va au-delà du simple soi pour atteindre les autres. Ce que Pierre Rigaud Julien, l’artisan et l’ambassadeur de paix comme le nomme-t-on, appelle la nécessité urgente de la recherche de la réconciliation et du PARDON NATIONAL. Face à l’esprit de haine et de vengeance qui envenime davantage la plaie, Pasteur Julien ne cesse de préconiser, dans chacune de ses interventions lors des dialogues communautaires de Cité Soleil, l’esprit de paix et de fraternité. Une nouvelle Haïti où règnera la justice et l’équité subséquente au Pardon National.

Ce message porté depuis 2011 par le révérend invite chaque haïtien à une introspection, à examiner son cœur, sa conscience, ses pensées et ses actions. Cette réflexion devrait pousser le citoyen à admettre individuellement et ensuite collectivement que nous sommes tous responsables des conditions actuelles du pays. Cette prise de conscience devrait aboutir à l’éclatement d’un réveil collectif pour le changement d’Haïti !

Un tel message  est renforcé par les nombreuses interventions du Conseil National des Jeunes Leaders-CHIC (CNJL-C), dont les représentants croient que Dieu peut guérir Haïti et suscitera de bons leaders, capables, honnêtes et intègres à la tête du pays.

À noter que le temps se prête plus que jamais à la paix. Aucune solution, autre que la paix, ne peut affranchir le peuple haitien de ses tourmentes chroniques. Le signal donné par Cité Soleil en recherchant  une entente par l’élaboration et la signature d’un Accord de paix devrait trouver écho dans le cœur de tous les haïtiens mal intentionnés: riches et pauvres, éminence grise, commanditaires et hommes de main de cette violence structurelle et systématique qui tue a petit feu notre Haïti chérie. Car, la crise actuelle dans son ampleur affecte tout le peuple haitien dont les conditions de vie  ne font  que s’aggraver jour après jour.

La commune de Cité Soleil qui a été la scène de sanglants affrontements entre ses bandes armées rivales au début du mois de juillet de l’année en cours, lesquels affrontements ont coûté la vie à des centaines de compatriotes, en appelle à la conscience de tous les haitiens en hissant le drapeau blanc de la Paix pour dire non à la Guerre. Elle veut s’engager une fois pour toute à la poursuite du bonheur des générations futures en invitant tous les soléens à mettre la main à la pâte, et en incitant tous les Haïtiens.ennes à le faire ensemble et maintenant !

Rogenerson LASSÈRE
Directeur de Communication
CNJL-C