Les héroïnes de l’indépendance : Une arme décisive contre l’asservissement – AZ-INFOS

L’histoire aura toujours à ressasser cet exploit qui effrayait l’humanité et la rendait stupéfaite. Celui qui avait replacé l’homme au centre de tout, voire au dessus des discours racistes du colonialisme. Ce système qui symbolisait la négation de la vie sociale, l’expression de l’arbitrarité, de l’indifférence et de la crudité de la souffrance. Celui qui se prenait pour un mur infranchissable a été mis en lambeau, pulvérisé par des hommes et des femmes assoiffés à l’idée de rétablir la justice pour tous, le respect des droits inaliénables et la liberté individuelle dans un monde où le rapt des humains était la norme.
En effet, après plusieurs siècles où toutes ces mochetés battaient leur plein, l’âme d’héroïsme s’est montrée de façon la plus hallucinante et gigantesque pour faire tomber les chaînes. Celles-ci ne pouvaient contenir la détermination des opprimés. Elles ne pouvaient empêcher l’épopée la plus émouvante de toute l’histoire. Pour parvenir à luire la surface de la terre, nos aïeux n’ont jamais songé à l’abdication.
S’il est vrai que dans la narration élogieuse de la bataille menée jusqu’à l’indépendance, on oublie très souvent la gent féminine, elle a été toutefois d’une aide vitale. Courageuses, intrépides, indulgentes et bienveillantes, leur part fut d’une importance incommensurable à l’avènement de la plus jeune république noire ayant connu la liberté grâce à leur offensive et l’énergie dont elles faisaient montre afin de s’ouvrir sur une vie bien meilleure.
L’offensive féminine, une clé dans la bataille
Durant toute la période de l’insurrection, les femmes étaient au cœur des mouvements; combattaient au côté des généraux. À ce propos,nous pouvons citer Suzanne Belair, Marie-Jeanne Lamartinière, Victoria Montou, Marie Louise. D’autres se tachaient de donner des soins aux guerriers blessés comme le faisait Marie Bonheur Félicité Claire Heureuse qui soignait les soldats et distribuait des kits alimentaires et sanitaires. C’était une femme blanche bienveillante, modeste et généreuse d’après Jasmine Narcisse dans « la mémoire des Femmes ».
De son côté, Victoria Montou connue sous le sobriquet « Tante Tòya » fut cheffe de troupe. L’on rapporte aussi qu’elle enseigna son neveu, Jean-Jacques Dessalines, les techniques de combat et lui inculqua les idées révolutionnaires.
Marie-Jeanne Lamartinière est ce soldat intrépide qui a construit sa noble réputation pour sa résistance lors de la bataille de la crête-à-Pierrot. Elle est la plus honorée de toutes. Sergente de l’armée, connue pour sa bravoure et l’est restée au dernier moment de sa vie alors qu’elle allait être exécutée au près de son époux, Charles Belair Suzanne Belair dit Sanité Belair combattait contre l’expédition de Bonaparte dirigée par Leclerc .
Autant d’oppositions féminines pour contribuer à la naissance du bicolore haïtien cousu par Catherine Flon. Autant d’énergie au profit des généraux.
L’heure du renouveau tant attendu
Après de siècles de servitude acharnée et sanglante, de siècles de larmes et de tuerie, enfin le glas funèbre de l’esclavage avait sonné. L’heure d’une vie ornée d’espoir et de sourire. Le soupire qui libère tout. C’était en fait l’heure de la réappropriation de son corps, de la liberté d’expression et d’un état indépendant. C’était celle de Haïti.
Ce fut l’oeuvre de Jean-Jacques Dessalines,Henry Christophe, Alexandre Pétion, Magloire Ambroise, Louis Bazelais, Augustin Clerveaux, André Vernet, Toussaint Louverture en tout début et j’en passe.
Ce fut celle des perles susmentionnées et bien d’autres encore dont les noms ne figurent pas dans cette liste.18 novembre 1803, une date qui devrait-être mémorable et enjolivée. Une date qui doit nous rappeler l’énorme sacrifice de nos ancêtres pour nous léguer cette terre en héritage.
Ce qui s’est passé lors de la guerre de l’indépendance est la preuve irréfutable que l’espèce humaine ne peut s’accomplir que lorsque ses deux composantes se mettent ensemble.
L’espace social a besoin de tout un chacun pour l’entretenir, l’aménager et le rendre vivable. Par conséquent,la femme et l’homme devraient arriver à ce niveau de conscience qui leur permettra du même coup de rejeter toute violence de l’un contre l’autre; tous les discriminations et stéréotypes basés sur le genre qui ne font que freiner le bon fonctionnement de la vie sociale.18 novembre 1803 nous rappelle la bataille de deux sexes, l’un à côté de l’autre, en soutien contre l’oppression impitoyable de la France.
Aujourd’hui, en mémoire de toutes celles et tous ceux, abattus pour la fierté, dites-vous que c’est le moment de se défendre l’un l’autre, hommes/femmes car nous sommes tous des compatriotes et concitoyens. C’est le moment d’être un bon époux, une bonne épouse, un bon fils, un bon père, une bonne mère et surtout un bon soldat. C’est le moment d’être haïtien.
𝑱𝒆𝒂𝒏-𝑨𝒎𝒐𝒓𝒔𝒆 𝑱𝑶𝑺𝑬𝑷𝑯