Turbé, une zone paradisiaque transformée en un enfer

Turbé et ses environs, avant 2015, c’était une zone calme et vivable, une zone de paix pour les réfugiés. Mais qui est de nos jours un espace de confort pour les soldats du groupe armé « 400 Mawozo » qui y opèrent jour et nuit, depuis les trois dernières années.

Sur la route nationale n°8, entrée Latremblay 12 prolongé, on est en direction de Turbé, un lieu où l’on trouve une station reliant plusieurs d’autres endroits, comme : Payrard, Latremblay au Nord. Jonc, Lisière, La hate, Petite source (Ti sous) et autres, en direction Sud. Barbaco, Lamothe, Lamadelle (Petit marché telier)… en direction de l’Est. Terre blanche, Gamant, Dumay, Geudon, Digneron et même Pétion-Ville en direction de l’Ouest.

Turbé et les zones avoisinantes, où les habitants s’organisaient assez-bien pour vivre une vie qui pourrait leur plaire dans la mesure du possible, malgré la cherté de la vie. On dirait que ces zones étaient parmi les meilleures de la Croix-des-Bouquets, vu au nombre de citoyens qui venaient partout du pays, qui achetaient des portions de terre et construisaient leurs maisons.

Bien qu’au niveau infrastructurel la zone n’était pas vraiment sur le point de départ, cela n’a pas empêché à plusieurs Congrégations Catholiques de venir s’installer là-bas. À cette même époque, plusieurs entreprises commençaient à y fonctionner, comme : quincailleries, bureaux de transfert, bar-restaurants, des écoles professionnelles et des grands boutiques. De ce fait, plusieurs originaires de Turbé se joignaient et commençaient à poser des actions concrètes, en construisant une enseigne sur laquelle on peut lire « Bienvenue à Turbé ». Il y avait d’autres projets pour la zone qui étaient sur la table à cette époque, mais d’un coup, tout était tombé à l’eau.

À Turbé, l’agriculture est une richesse. Bien que c’était sous la bénédiction des pluies, les paysans ont vraiment des témoignages intéressants sur des récoltes, de concert à l’élevage qui est une source de revenus pour la majeure partie de la population.

Culturellement, presque chaque fin de semaine, surtout au moment de grandes vacances, les championnats de quartiers faisaient chanter de joie presque toutes les catégories sociales de Turbé et ses environs. Sans oublier les activités religieuses qui se réalisaient sans aucune contrainte.

TURBÉ , UNE ZONE DE CONFORT POUR LES BANDITS ARMÉS

En 2018 et 2019, le vent d’insécurité s’est considérablement installé à Turbé et les quartiers voisins. Le groupe armé « 400 Mawozo » avait vraiment commencé à s’élargir jusqu’à ce que Terre blanche, une zone très proche de Turbé, soit devenue l’endroit où les soldats et alliés de Wilson JOSEPH dit « Lanmò san jou » s’installent.

Bien que la présence d’un groupe armé est dangereux dans une zone, par peur, les bandits se faisaient accepter par des membres de la population. Ils ont montré qu’ils allaient protéger les biens de la zone et sécuriser les habitants. Ils ont fait passer leurs propres ordres, selon leurs désirs.

À cette époque, il était impossible de perdre même sa bourse, puisque le chef des bandits avait un comportement, comme si c’était lui, le juge principal de la juridiction. Même les femmes étaient respectées par leur mari, parce que dans le cas contraire, le chef du groupe armé se comporterait en ministre à la condition féminine et aux droits des femmes.

Quelques mois après, les soldats du groupe armé augmentaient, et ils ont commencé par afficher leur vrai visage en commençant par taxer les entreprises de la zone (bureau transfert d’argent, quincaillerie, et autres). Ils ont commencé à détourner des camions qui portaient des marchandises de toutes sortes et les débarquaient à Terre blanche, où ils se sont installés, et des fois à Turbé, dans la station.

Selon les témoignages des personnes qui voulaient garder l’anonymat, dans des cas d’enlèvement, la zone Terre blanche est parfois un lieu de séquestration. Dans tout ça, on trouve des habitants qui se montrent à l’aise, qui trouvent que les bandits agissent en leur profit.

De nos jours, la situation va de mal en pis, même les natifs de Turbé ont subi des cas d’enlèvement de ce groupe armé. Certaines entreprises ont fermé leurs portes et d’autres fonctionnent à temps réduit. Malgré ces dérives, seulement l’ASEC qui marque la présence de l’État, mais avec ses yeux bandés et sa bouche fermée.

Wyssmaël PAUL

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