La fin de la descente en enfer d’Haïti semble être fixée pour plus tard que prévu. Tandis qu’on s’attend chaque jour à une amélioration des conditions de vie, mais la situation ne fait qu’empirer. L’impuissance et la passivité de l’État deviennent plus évidentes; la surpuissance et la cruauté des gangs plus accrues. Ça gicle sang de partout, ce, à grosses gouttes. « On n’en peut plus », crie Haïti tout entière.

À Savien, au Centre-Ville, à la Croix-des-Bouquets, au bas de Delmas, à Pernier, à Colette, à Marlique,…bref en Haïti, les gangs s’imposent en maitres et seigneurs, le sang de la population civile coule à flot : des familles endeuillées, dépossédées de leurs biens et dispersées, des rêves brisés, des maisons incendiées; les bandits armés marchent sur de paisibles citoyens et boivent leur sang sans limite aucune. Où est l’État ?

Après avoir demandé aux citoyens d’appliquer la légitime défense face aux bandits lourdement armés, la ministre de la justice et de la sécurité publique, Emmelie Prophète Milcé, s’est montrée une fois de plus impuissante et détachée de la réalité, lors de son intervention à RSF. Elle reconnaît que la zone de Martissant est définitivement perdue. Une nonchalance et une légèreté déconcertantes affichées par des soi-disant dirigeants vis-à-vis des atrocités sans précédent auxquelles confronte, tambour battant, la population haïtienne.

Premier ministre de son état, Ariel Henry, le représentant de l’État, se trouve dans un état d’insensibilité sans commune mesure face à la douleur de la population, en proie aux actes terroristes des bandits. Chaque jour on rapporte que les bandits sous la bannière de Vitelhomme, opérant à Pétion-Ville, enlèvent, tuent et brûlent des gens vifs; les mêmes scènes au niveau du Centre-Ville, de l’Artibonite et d’autres. Des familles sont obligées de se déplacer en catastrophe sans savoir où vont-elles s’installer. Mais, l’État se ferme les yeux et se bouche les oreilles; il se fait complice de la mort, du désespoir et de la perte la plus totale de ses nationaux.

À cela, pendant combien de temps Haiti continuera-t-elle à inhaler l’odeur criminelle et nauséabonde de ces énergumènes ? Les cris de détresses, les SOS, les pleurs de deuil par-ci et par-là se font monnaie courante. « On n’en peut plus », les alarmes de ces personnes forcées à abandonner leur logis.

Au nom de la vie et du respect des droits humains, on résonne un NON contre ce breuvage mortel quotidiennement présenté au peuple haïtien; un NON contre les actions criminelles des gangs sous la complicité de l’État; un NON à ces dirigeants irresponsables ! Par ailleurs, OUI à la vie ! OUI à la bonne vie ! OUI au respect complet des droits fondamentaux en Haïti !

« On n’en peut plus », clame la population haïtienne.

Chrismann Jean-Jacques TOUSSAINT